Empowerment des femmes rurales Hauts-Andines dans l’action climatique et dans la sécurité hydrique

Pérou

Mujeres del Agua II : Empowerment des femmes rurales haute-andines dans l’action climatique et dans la sécurité hydrique

Le projet en bref

Les effets du changement climatique affectent la disponibilité en eau dans les Hautes-Andes. Dans la région d’Arequipa, les femmes rurales des hauts-plateaux sont au cœur de la préservation de l'eau et des écosystèmes par leurs connaissances et pratiques ancestrales. Le travail qu’elles fournissent reste invisible aux yeux des institutions et de la population générale, alors qu’il est indispensable pour faire face aux défis environnementaux et à l’insécurité d’approvisionnement en eau. Le projet renforce la représentation et le pouvoir d’agir des femmes hauts-andines actives dans la gestion des ressources naturelles.

Région d’intervention : Réserve Nationale de Salinas et Aguada Blanca, Région d’Arequipa

Population concernée :

Directe: : 2'574 personnes, dont 270 femmes. Soit 150 femmes de 7 associations d'artisanes ; 65 femmes organisées en collectifs ; 25 femmes leaders et expérimentées dans la gestion des ressources en eau ; 128 enseignant.e.s (30 femmes) ; 2'206 étudiant.e.s.

Indirecte: Les communautés hauts-andines, les populations de la région et de la ville d’Arequipa avec un accès à une meilleure qualité et quantité d’eau. Autres régions ciblées par les initiatives. Organisations et institutions impliquées dans la culture de l'eau à Arequipa.

Durée du projet : 3 ans, du 01.11.2024 au 31.10.2027

Coût du projet : CHF 445'603 sur trois ans

Le Pérou présente de fortes inégalités géographiques entre les villes, les montagnes et l’Amazonie. Ces deux dernières régions manquent d’infrastructures, ce qui contribue à la marginalisation économique des populations qui y vivent. Dans les Andes, les populations autochtones sont par ailleurs sujettes à des discriminations liées à leur milieu de vie et leur appartenance ethnique. Elles vivent dans des conditions difficiles et sont exposées au risque d’insécurité alimentaire et hydrique.

La société péruvienne est marquée par de fortes inégalités de genre. Les femmes des communautés traditionnelles hauts-andines se heurtent à de nombreuses discriminations, tant par rapport aux hommes qu'aux femmes citadines : un faible niveau d'éducation, un accès limité aux technologies et aux ressources économiques, un risque accru de violences de genre (physiques, psychiques, institutionnelles), ainsi qu'un taux de mortalité maternelle élevé dû à un manque d'accès aux soins prénataux et postnataux.

Du point de vue environnemental, les effets du changement climatique impactent les écosystèmes de montagne : fonte des glaciers, variations de température et de précipitations. Ces perturbations affectent les réserves aquatiques. Dans le sud du Pérou, la Réserve Nationale de Salinas et Aguada Blanca à 6000 mètres d’altitude, au cœur de notre projet, est destinée à la conservation de la diversité biologique et à l’utilisation durable de ses ressources naturelles. Elle est une source d’eau naturelle vitale pour la ville d'Arequipa et les régions adjacentes. Cependant, la forte pression exercée par la croissance de la ville, cumulée aux effets du changement climatique a conduit à la dégradation de ses ressources naturelles. Cela a de graves répercussions sur les communautés autochtones pour qui l'accès à l'eau est devenu un problème majeur.

Les femmes autochtones de la région portent traditionnellement la responsabilité de la gestion des ressources (eau, pâturages, bétail) et voient leur charge de travail s’alourdir face à la dégradation de l’environnement, surtout en l'absence prolongée des hommes partis travailler ailleurs. Ce travail n’est ni rémunéré, ni valorisé, ni reconnu. Alors qu’elles sont au cœur de la préservation des ressources naturelles, les femmes restent sous-représentées dans les espaces de prise de décision liés à la gestion hydrique. En effet, les femmes de la réserve, éleveuses d’alpagas, sont les véritables agentes de la gestion de l’eau. Elles multiplient les efforts pour protéger cette ressource en pratiquant la « sembra y cosecha del agua » (culture de l’eau), une technique ancestrale utilisée pour conserver l’eau des pluies et des glaciers, afin d’irriguer les cultures et les pâturages durant les périodes sèches. Cela contribue au maintien d’innombrables écosystèmes et à l’augmentation de la biodiversité. Il s’agit d’un système complexe de gestion de l’eau et du territoire, basé sur la connaissance du cycle de l’eau, la géographie des Andes, l’organisation et le travail communautaire.

Grâce aux projets menés dans le passé avec notre partenaire Descosur, les Hauts-andines ont été reconnues pour leurs compétences dans la gestion des exploitations agricoles, l’élevage de camélidés et la transformation de la fibre de laine. Il s’agit désormais d’étendre cette reconnaissance à la gestion de l’eau, et de consolider les changements en cours par de nouvelles actions.

Les savoirs des femmes et les inégalités dans la répartition des charges liées à la gestion et à la prise de décisions concernant l’eau amènent à repenser la distribution des rôles de genre.

Le projet actuel a pour buts de renforcer la position des femmes autochtones dans la gestion durable des ressources hydriques et naturelles de la Réserve de Salinas et Aguada Blanca (RNSAB) et la reconnaissance institutionnelle de leur rôle dans la préservation de cette ressource (au moins par la RNSAB, les régions de Puno et d’Arequipa).

Au-delà, il valorisera leurs savoirs et étendra leur influence, par l’empowerment politique et économique, ainsi que par le développement d’un réseau et d’alliances.

Enfin, il comporte un important volet éducatif sur les thématiques climatiques, hydriques, les perspectives de genre et le rôle des populations andines dans la gestion des ressources naturelles.

L’objectif sous-jacent est aussi de permettre aux populations de la région, y compris urbaines, de bénéficier d’un meilleur accès à une eau de qualité.

  • L'empowerment économique des femmes : En offrant des formations en leadership, négociation et entrepreneuriat, le projet soutient le développement d’activités artisanales durables et compétitives, ainsi que des initiatives touristiques locales. Il met également un accent particulier sur la valorisation du travail des femmes, qu'il soit productif ou reproductif, dans l'économie locale afin de réduire les inégalités économiques.


  • L'empowerment politique : Le projet favorise la participation active des femmes à la gouvernance locale et régionale, notamment sur les questions environnementales et climatiques, en visant la parité femmes-hommes. Il encourage également la création de réseaux et d’alliances pour renforcer les capacités des femmes à renforcer les capacités des femmes à mener un plaidoyer pour défendre leurs droits et influencer les décisions.


  • Les changements sociaux contre les inégalités et violences de genre : Des actions seront menées en collaboration avec des entités publiques et privées, principalement dans le domaine de l’éducation. Cela inclut l’intégration de l’approche de genre dans les programmes scolaires, la formation des enseignant.e.s et la sensibilisation des élèves. Le volet éducation met en valeur le rôle des femmes autochtones dans la préservation des ressources naturelles et soutient des initiatives éducatives axées sur l’action climatique et la sécurité hydrique.Des actions seront menées en collaboration avec des entités publiques et privées, principalement dans le domaine de l’éducation. Cela inclut l’intégration de l’approche de genre dans les programmes scolaires, la formation des enseignant.e.s et la sensibilisation des élèves.


Notre partenaire local :

Descosur - Centro de Estudios y Promoción del Desarrollo del Sur travaille avec les populations locales du sud du Pérou, pour réduire les inégalités et pour l’affirmation de leurs droits. Ses actions génèrent des impacts économiques, sociaux, politiques et environnementaux.

Notre partenaire depuis 2008, Descosur possède une longue expérience de terrain ainsi qu’une bonne connaissance des problématiques de travail et des territoires. Il dispose également de fortes capacités de mobilisation et de plaidoyer. Ce partenariat permet d’appréhender des problématiques phares d’emp’ACT : l’empowerment des femmes et la gestion durable de l’eau.

ODD concernés