Accès durable à l’eau, un pas vers la souveraineté alimentaire au Togo

Togo

Accès durable à l'eau, un pas vers la souveraineté alimentaire au Togo

Le projet en bref

Les processus de souveraineté alimentaire et de gestion durable des ressources naturelles renforcent la résilience des communautés des 6 villages face aux changements climatiques et créent un environnement propice au développement des nouvelles générations rurales.

La souveraineté alimentaire est garantie par l’accès à l’eau, la consolidation de la production maraichère et la gestion rationnelle des ressources naturelles, notamment par la réduction de l’utilisation de bois de chauffe, principal facteur des déforestations.

Région d’intervention : Togo, la région des Savanes, très vulnérable aux changements climatiques

Bénéficiaires Directs : 92 membres de 3 coopératives, dont 68 femmes, et leurs familles, soit environ 480 personnes.

Bénéficiaires Indirects : Les habitant.e.s des six villages, soit environ 14'500 personnes.

Durée du projet : 3 ans

Coût du projet : CHF 211'319 sur trois ans

Le Togo n’est pas épargné des effets néfastes du changement climatique.

Avec une population de 8,5 millions d’habitants, dont 58% en milieu rural, la dépendance à la culture vivrière est fortement exposée au risque de malnutrition. Soumise à une faible couverture en eau potable et à des sols asséchés, la région des Savanes constitue une des zones les plus vulnérables aux changements climatiques.

Située à l’extrême Nord du Togo, la région est la plus défavorisée du pays de par son enclavement géographique ce qui la rend invisible aux autorités au moment de définir des politiques publiques.

A son climat subsahélien s’ajoutent des sols dégradés par l’érosion éolienne, les feux de brousse, le déboisement en saison sèche et un intense ruissellement pendant la saison pluvieuse. La forte aridité lors de la saison sèche ne favorise pas le développement des activités agricoles permanentes et accentue l’appauvrissement en eau et les difficultés pour les pratiques agricoles et d’élevage.

L’agriculture y est essentiellement de subsistance et constitue l’activité principale à laquelle s’adonne 96% de la population rurale.

Plus de 95% des superficies cultivées sont occupées par les cultures vivrières et sont pratiquées avec des techniques traditionnelles à faible productivité. De plus, les techniques traditionnelles d’irrigation et d’arrosage des cultures ne sont pas optimales et entrainent des pertes en eau considérable.

Seuls 25% des producteur.trice.s agricoles bénéficient d’un encadrement technique et les femmes – qui jouent un rôle important dans la chaîne de production agricole par leur participation à la production et à la transformation des produits agricoles – sont souvent exclues.

Les conditions climatiques ainsi que l’exploitation intensive des sols entraînent la malnutrition de la population. De janvier à mai, les récoltes de l’année précédente viennent à manquer et les populations locales ne mangent pas à leur faim (périodes de soudure).

Le faible approvisionnement en eau combiné à une technique d’irrigation non efficiente des cultures vivrières entraine un réel déséquilibre sur la souveraineté alimentaire des communautés. Un apport régulier d’eau est donc indispensable pour construire une communauté pérenne et capable de s’autosuffire sans dépendre de l’aide extérieur.

Ce projet s’inscrit dans une dynamique d’organisation communautaire qui a permis de développer l’agriculture et l’élevage grâce à des techniques appropriées (réhabilitation des sols, lutte contre l’érosion et la désertification) ainsi que la transformation locale et la commercialisation des produits issus de la terre.

Les producteur.trices agricoles de 6 villages sont organisés.e.s en 3 coopératives.

Le projet soutient également les jeunes dans la mise en place d’activités génératrices de revenus et sensibilise les enfants à travers des programmes scolaires.

Face aux défis de l’urgence climatique et de l’insécurité alimentaire de la région, cette nouvelle phase du projet porte sur l’accès et la gestion de l’eau comme élément fondamental afin de permettre surtout aux femmes de développer un maraîchage durable.

Le projet propose de repenser l’agencement des cultures vivrières grâce à une irrigation efficiente, à la construction des points d’eau stratégiques ainsi qu’à l’organisation d’un modèle rationnel de gestion de l’eau. Le projet vise aussi à repenser le maraîchage de sorte à l’adapter aux contraintes climatiques.

Le projet se structure autour de 3 axes complémentaires :

- Accès et gestion de l’eau

- Agroécologie et gestion durable de ressources naturelles

- Gouvernance locale

La gestion cohérente et raisonnée des ressources naturelles renforcera la résilience des communautés, par l’augmentation durable et la qualité nutritionnelle de la production vivrière, ce qui aura sans doute un impact sur la santé des communautés.

Afin de créer des conditions pour envisager un avenir durable et résilient, en faveur d’une jeunesse responsable et épanouie, le projet sensibilise également les enfants à l’agroécologie par une intervention dans les écoles.

Des formations adressées aux autorités locales visent la sensibilisation sur les enjeux climatiques et la priorisation de l’agroécologie dans les plans locaux de développement.
  • Créer des emplois durables pour les femmes, autres que les emplois traditionnels liés à l’agriculture : la transformation des produits (soja, karité) et leur commercialisation (magasins, marchés).


  • Professionnaliser les métiers de transformation ainsi que l'élevage et le maraichage. Former les bénéficiaires du projet à la mise en valeur de leur production via les coopératives et créer des formations professionnelles pour les jeunes non-scolarisé.e.s.


  • Promouvoir des activités durables, diversifiées et génératrices de revenus pour les familles paysannes. Former les agriculteurs aux techniques d’irrigation et de fertilisation naturelle des sols.


  • Renforcer la participation des jeunes, notamment à travers des programmes de formation (énergie, production...) et des opportunités économiques locales qui préviennent la migration régionale et internationale.


  • Améliorer les rendements et les revenus des petits agriculteurs et éleveurs, tout en restaurant durablement la fertilité des sols et en consolidant un processus visant la souveraineté alimentaire.

Notre partenaire local : CETRAMODE

Partenaire d’emp’ACT depuis 2009, le Centre d’Echange d’expériences Traditionnelles et Modernes pour le développement endogène au Togo (CETRAMODE) est un centre d’animation, de formation et d’appui aux activités rurales. Le centre basé dans le village de Dassoute, en milieu rural, encadre régulièrement des groupements d’agriculteurs, d’éleveurs et de maraîchers de six villages organisés en six groupements de producteurs et en trois coopératives constituées en majorité de femmes. La structure a pour mission de soutenir les populations dans leur travail, de leur fournir des conseils et des services en matière d’élevage, d’activités agricoles y compris le maraîchage, la santé humaine et animale.

Le centre contribue ainsi en grande partie au développement de cette région, en apportant un soutien technique et financier notamment dans l’agriculture, afin d’améliorer les rendements et ainsi restaurer la sécurité alimentaire gravement remise en cause par la dégradation et l’érosion des sols et par les changements climatiques.

Le CETRAMODE articule ses actions avec celles de structures publiques déconcentrées, en particulier la Direction Régionale de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (DRAEP) et l’Institut de Conseil et d’Appui Technique (ICAT).

De ce fait les organisations paysannes peuvent bénéficier des services proposés par divers programmes officiels (vaccinations, opération « coup de pouce » pour l’entrepreneuriat rural, accès à des engrais et à de semences de qualité). La collaboration entre CETRAMODE et la DRAEP sont excellentes. Cela permet que plusieurs stratégies d'intervention du CETRAMODE (notamment la construction d'infrastructures adaptées pour le petit élevage) soient reprises par les programmes officiels dans d'autres contrées de la région des savanes.

ODD concernés