Femmes qui tissent des routes de dignité et de paix

Colombie

Femmes qui tissent des routes de dignité et de paix

Le projet en bref

Objectif visé : Prévention et éradication de la violence basée sur le genre, notamment la violence à l’égard des femmes dans la région d’Antioquia en Colombie.

Région d’intervention : Colombie, département d’Antioquia, Colombie, dans 4 sous-régions du département d’Antioquia (est, nord-est, sud-ouest et Valle d'Aburra où se trouve la ville de Medellin).

Bénéficiaires : Directs : 648 femmes de 4 sous-régions d'Antioquia dans 14 municipalités. Indirects : au moins 2827 personnes appartenant aux communautés des zones d’intervention.

Durée du projet : 2 ans

Coût du projet : 252.760 CHF

ODD concernés : Egalité entre les sexes (5), Travail décent et croissance économique (8), Inégalités réduites (10), Paix, justice et institutions efficaces (16).
La société colombienne reste aujourd’hui profondément marquée par une idéologie patriarcale. Les imaginaires collectifs, les préjugés et les représentations sociales maintiennent des stéréotypes qui perpétuent les inégalités hommes-femmes ainsi que les violences basées sur le genre. La discrimination et la violence à l’égard des femmes est une réalité omniprésente au niveau socio-culturel, économique, académique et politique.

La pandémie de la Covid-19, notamment le confinement de plus de 5 mois dans ce pays, a favorisé une augmentation accrue des disparités et des cas de violences physique, physiologique et sexuelle. En 2020, les statistiques ont révélé que la région d’Antioquia présentait les chiffres les plus élevés de violences faites aux femmes par rapport aux autres régions du pays.

Le projet vise à contribuer à la prévention et à l’éradication de la violence de genre dans la région d’Antioquia. L’objectif principal à long terme est la transformation des discours, des stéréotypes et des pratiques qui perpétuent la violence à l’égard des femmes, tant au niveau social qu’au niveau institutionnel, à travers le renforcement des capacités d’autonomie et l’empowerment des femmes. Enfin, le projet cherche également la consolidation de la participation des femmes à l’économie locale et aux agendas publiques et politiques de développement.

Violence basée sur le genre : une violation récurrente des droits humains des femmes en Colombie

Selon le rapport régional sur le développement humain 2021 du PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement), l’Amérique Latine est la région la plus violente au monde. Les violences sociales, domestiques et sexuelles sont devenues l’une des problématiques les plus graves du continent, et touchent particulièrement les femmes. « Dans la plupart des pays, plus d’une femme sur dix a été agressée sexuellement ou physiquement par son dernier partenaire ».

En Colombie, la violence en général, et la violence basée sur le genre en particulier, demeure actuellement une réalité omniprésente. Même si les femmes représentent 50,9% de la population totale actuelle , la Colombie reste un pays profondément influencé par des imaginaires collectifs, préjugés, représentations sociales et stéréotypes qui perpétuent les inégalités hommes-femmes et la violation des droits humains des femmes.

Les inégalités concernant les femmes se manifestent à tous les niveaux, notamment dans un accès plus limité au marché du travail, d’importants écarts de revenus par rapport aux hommes, une très faible participation politique, et la surcharge de tâches domestiques, entre autres.

Malgré l’adoption de plusieurs lois et conventions internationales qui préviennent et condamnent la discrimination et la violence contre les femmes, la discrimination à leur égard est implantée dans la société et la culture colombiennes, et la majorité de la population n’est malheureusement pas consciente que ces situations impliquent une violation de leurs droits humains et de leurs libertés fondamentales.

Selon le Rapport du Développement Humain 2020 du PNUD , l’Indice d’égalité de genre (IEG), qui mesure l’égalité homme-femme (concernant la santé procréative, l’autonomisation et le marché du travail), le pays présente une grave inégalité, et se classe en 101ème position sur 162. En outre, l’Indice de Développement Humain - IDH pour les femmes est de 0,761%, au-dessous de la moyenne nationale. Au niveau économique, les femmes rencontrent systématiquement des difficultés d'accès aux crédits et à d’autres produits financiers.

En ce qui concerne le secteur de l’emploi, le pourcentage de femmes est de 57,3% contre 80,9% chez les hommes, et celles qui sont employées, gagnent de salaires beaucoup plus faibles que les hommes. Ainsi, le niveau de revenus en moyenne pour les femmes est 11,594 dollars par an, contre 17,018 dollars par an en moyenne pour les hommes.

Leur participation à la vie politique est aussi très faible au niveau national. Seulement 19,6% de femmes ont des sièges au parlement et 17% au gouvernement central.

En milieu rural, la pauvreté ainsi qu’une forte culture du machisme sont à l’origine des violences à l’égard des femmes. Malgré leur importante implication dans la production agricole, elles souffrent d’une faible reconnaissance sociale auprès de leurs familles et de leurs communautés. En général, les femmes rurales n’ont pas accès aux services sociaux et aux soins basiques et ont moins d’opportunités de scolarisation que les hommes. Ces situations se sont aggravées pendant le confinement en 2020 et 2021, avec une augmentation du 82% de la charge de travail domestique et de la garde d'enfants.

Dans la région d’Antioquia où se déroule le projet, la majorité de la population est féminine. Les statistiques locales ont révélé que cette région est la première (par rapport aux autres régions du pays) au rang des cas de violence à l’égard des femmes, représentant 15,26% d’homicides, 10% de cas de violence sexuelle, 12% de victimes du conflit armé, et 76% de violence domestique du total des cas enregistrés au niveau national.

De ce fait, il est primordial d’agir maintenant et de mener des actions concrètes qui permettent de promouvoir, défendre et revendiquer les droits des femmes en tant que droits humains tels que la vie et la dignité humaine, la santé, l’éducation, l’accès aux soins, la participation politique, le travail, le droit à vivre en paix ainsi que toutes les libertés fondamentales.

Le renforcement des capacités d’autonomie et l’empowerment des femmes permettra de promouvoir auprès de leurs familles et de leurs communautés des approches de genre telles que la parité des sexes dans les relations, la redistribution du travail domestique, l'autonomie et l'accès aux moyens de production. Informer et sensibiliser les femmes d’Antioquia à leurs droits permettra de commencer à éradiquer toute forme de violence, d’abord au sein de leurs familles, et ensuite au sein de la société en général.

Le projet mené par emp’ACT en partenariat avec Vamos Mujer Colombia, se déroule notamment dans les zones rurales de 4 sous-régions d’Antioquia. Ce projet est le fruit d’un travail de réflexion mené par des réseaux de femmes provenant des diverses communes de la région, intégrant une approche psychosociale autour de la santé mentale, la souveraineté alimentaire et la revalorisation du rôle des femmes en tant qu’actrices du développement socio-économique et politique de leurs communautés.

Le nom du projet a été inspiré par le concept de « tisser », comme une représentation d’entrelacer, unir, soutenir, construire, créer et cocréer. Les femmes d’Antioquia tisseront donc ensemble une nouvelle route pour la reconnaissance de leurs droits humains.
Le projet vise à contribuer à la prévention et à l’éradication de la violence basée sur le genre, notamment la violence à l’égard des femmes dans la région d’Antioquia en Colombie, spécifiquement dans 4 sous-régions : est, nord-est, sud-ouest et Valle d'Aburra, où se trouve la ville de Medellin, capitale de la région.

L’objectif principal constitue à long terme à la transformation des discours, imaginaires, représentations sociales, stéréotypes et pratiques qui perpétuent la violence basée sur le genre, tant au niveau social qu’au niveau institutionnel, à travers le renforcement des capacités d’autonomie et l’empowerment des femmes. Le projet vise également la consolidation de la participation des femmes dans l’économie et les agendas de politiques locales.

Par des actions concrètes sur le terrain, le projet donnera aux femmes les moyens de reconnaître, d’exercer leurs droits et de faire entendre leur voix dans un contexte familial, communautaire et institutionnel plus sensibilisé et protecteur. Les bénéficiaires se reconnaîtront comme de sujets de droit, sauront identifier les situations à risque et connaîtront les moyens d’agir face à la violation des leurs droits.
  • Renforcer et rendre plus visible l’information sur la violation des droits humains des femmes, ainsi que les voies légales et politiques pour leur défense.
  • Renforcer les capacités des femmes participantes, des journalistes, fonctionnaires, ONGs locales et des institutions publiques pour une adéquate protection et attention aux victimes des violences, en intégrant une approche de genre.
  • Renforcer les capacités d’empowerment, d’organisation, d’incidence et d’autonomie financière des femmes par une approche d’égalité de genre, de souveraineté alimentaire et de développement, afin d’influencer les agendas politiques ainsi que les politiques de développement local.

Notre partenaire local : Vamos Mujer Colombia

La Corporación Vamos Mujer (CVM) est une association à but non lucratif basée à Medellin et partenaire d’emp’ACT depuis l’année 2000. Forte d’une expérience de 40 ans, cette association mène des actions concrètes pour contribuer au développement et à l’amélioration des conditions de vie des femmes et filles habitant en zones rurales et dans des secteurs urbains populaires. De plus, elle collabore avec plusieurs associations de femmes confrontées quotidiennement aux conséquences du conflit armé qui sévit dans le pays. Le travail de Vamos Mujer se fonde sur 2 grands axes : l’empowerment des femmes et la promotion de leurs droits humains.

www.vamosmujer.org.co

ODD concernés