Genève : Non aux coupes budgétaires

09.2017 – GeTM se mobilise pour défendre l’engagement international de la Ville de Genève.

Dans les pays du sud, les besoins sont immenses. Que ce soit pour diminuer les effets du changement climatique, pour soutenir la souveraineté alimentaire, pour garantir l’accès à l’eau et à l’assainissement et pour promouvoir l’égalité de genre, les populations ont besoin de notre soutien actif. C’est pour cela que des engagements internationaux et nationaux en faveur de l’aide au développement ont été pris.

C’est pourquoi, aujourd’hui, GeTM se joint à l’ensemble d’associations de la Fédération Genevoise de coopération pour appeler les citoyennes et citoyens de la Ville de Genève à refuser la coupe de 340’000 CHF dans les engagements prévus par l’exécutif municipal pour la coopération, lors du vote populaire municipal du 24 septembre 2017.

Depuis 1970, les pays industrialisés se sont engagés à accroître l’aide au développement à hauteur de 0,7% de leur produit intérieur brut (PIB). Ce qui est un minimum au regard des besoins et des inégalités dans le monde. En Suisse, la Constitution fédérale (dans son article 54), comme celle du canton de Genève (article 146), considèrent l’engagement des collectivités publiques pour la coopération au développement comme une contribution importante à la dignité humaine et à la stabilité du monde. GeTM s’est toujours mobilisée pour que ces engagements soient respectés. Actuellement, 17 communes genevoises affectent plus de 0,7% de leur budget de fonctionnement à l’aide au développement. La Ville de Genève, pour sa part, n’y est pas encore : en 2016, elle a consacré 0,61% à la solidarité internationale. Amputer encore ce budget éloignerait davantage la municipalité de son objectif.

La coopération ne doit aucunement devenir la variable d’ajustement des débats budgétaires. Car l’impact au sud est immense : chaque coupe met directement en péril des activités prometteuses et positives en cours.

Pour GeTM, 340’000 CHF, c’est près de l’ensemble des financements accordés par les collectivités publiques en 2016 pour ses projets au Togo et au Bénin.

Avec cette somme, nous soutenons 5 partenaires sur le terrain qui œuvrent en faveur de la souveraineté alimentaire, de l’agroécologie, et pour l’emploi des jeunes et des femmes, mais aussi pour une participation active des citoyens dans la définition de politiques de développement durable.

Sans ce montant, c’est l’action en faveur de 18’000 bénéficiaires directs qui est menacée :

  • 620 artisans et plus de 800 étudiants de l’agglomération de Cotonou (Bénin) qui reçoivent une aide à l’entrepreneuriat et à l’insertion professionnelle.
  • Plus de 2’250 familles paysannes soutenues dans le développement de l’agroécologie dans une démarche de souveraineté alimentaire, soit plus de 13’500 bénéficiaires directs, à travers nos divers programmes au Togo.
  • Plus de 3’000 participants aux ateliers définissant les plans locaux de développement durable, qui planifient le développement des infrastructures urbaines (fontaines, marchés, collecte des déchets) bénéficiant à plus de 50’000 habitants de la région des plateaux, au Togo.
Cette année plus que jamais, les affrontements politiques municipaux ne doivent pas se dérouler sur le dos des plus pauvres. Surtout dans notre ville qui, à juste titre, est fière de son rôle international. Un tel rôle a son prix : celui d’un engagement efficace sur la durée aux côtés des plus démunis dans le monde.